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Philosophie et Conception du SST 68030 STM 55

Ce mois-ci, Dave Small nous montre un aperçu bien tentant de la carte accélératrice SST 68030 pour ST, qui sera peut-être déjà commercialisée par Gadgets By Small lorsque paraîtront ces lignes. La carte s'annonce rapide, bien conçue, et... mais suivons plutôt Dave dans sa conception de cette carte, qui devrait mettre les ST au niveau des TT, avec même des répercussions pour les heureux possesseurs d'un TT.

Les accélérateurs

   Un beau jour, on voulut accélérer le ST avec une idée brillante on mit un 68000 cadencé à 16 MHz dans un ST. L'horloge du ST fut modifiée pour battre à cette fréquence, et l'on espéra obtenir une augmentation de vitesse d'exécution des programmes. Après tout, le temps d'accès des RAM du ST est assez bas pour supporter cette fréquence d'accès.

   L'expérience échoua. Cette méthode ne donna qu'une accélération d'environ 10%, au lieu du doublement de vitesse que l'on aurait pu naïvement espérer. Que s'était-il passé ? Simple : conflits avec la vidéo.

   Voyez-vous, un 68000 lit chacune de ses instructions en mémoire, puis les exécute. A 8 MHz, le 68000 et la vidéo interfèrent rarement, et font leurs opérations avec la mémoire de façon bien séparée. Mais ce n'est plus le cas à 16 MHz A cette fréquence, le CPU requiert plus souvent l'accès à la mémoire. Face à cette Situation, les circuits vidéo du ST forcent tranquillement le 68000 à accomplir un cycle d'attente (les fameux wait states) pour pouvoir accéder sans encombre à la mémoire. C'est toujours la vidéo qui est prioritaire. Car on ne peut pas ralentir le balayage du canon à électrons dans le tube TV. Pendant le bref instant où le canon balaie un pixel, on veut pouvoir l'alimenter en signal vidéo, car l'on ne veut pas voir apparaître de points noirs sur l'écran. Donc on fait attendre le 68000, qui le supporte très bien. Du coup, l'avantage d'une fréquence plus élevée est largement entamé, puisque l'on ne peut fournir au 68000 ses instructions assez vite. Il est impossible de couper la vidéo ou de rendre sa charge plus tolérable visa-vis de l'accès mémoire. Les circuits d'Atari ("custom chips") ne peuvent être modifiés, et il est extrêmement délicat d'intercepter leurs i nterconnexions pour altérer leur fonctionnement. Les circuits GLUE et MMU fournissent sans arrêt des octets vidéo au Shifter, et ils se moquent de la gêne qu'ils nous apportent.

   C'est ce qu'on appelle le goulot d'étranglement de la mémoire vidéo. Pas le choix Si vous voulez voir quelque chose sur votre écran, vous devez abandonner 8 MHz de bande passante de mémoire à la vidéo sur les 16 qu'elle peut fournir. Restent 8 MHz pour le 68000. Vous vous rappelez certains ordinateurs 8 bits où il fallait couper l'affichage graphique pour pouvoir aller à la vitesse maximum ? C'était déjà pour le même motif.

Accélérateur avec antémémoire

   Le stade suivant en matière d'accélérateurs arriva avec les antémémoires, également appelées caches. Une antémémoire repose sur un principe simple. Mais d'abord une convention : appelons "RAM ST" la mémoire normale du ST, celle où voisinent la mémoire vidéo et les programmes d'un ST non trafiqué. Cela nous aidera à nous y retrouver lorsque nous mtroduirons une nouvelle sorte de mémoire. Une antémémoire fonctionne en réduisant le nombre d'accès à la RAM ST que doit faire le 68000 (accès au cours des quels il entre en conflit avec la vidéo). Elle est constituée d'une petite RAM statique (en général 16 ko) rapide. Ce qui signifie qu'elle est chère. Cela marche grâce au fait que la plupart des programmes tendent à accéder de manière répétée aux mêmes instructions.

   Par exemple, supposons que nous programmions un effacement d'écran du ST. Cela consiste à écrire dans les 32000 octets de la RAM vidéo (elle-même n'étant qu'une simple zone de la RAM ST) l'octet représentant des pixels blancs. Cela donne à peu près

Compteur = 0
  Adresse = Début de la RAM vidéo
BOUCLE:
  Mettre un blanc dans Adresse
  Incrémenter Compteur
  Incrémenter Adresse
  Si Compteur < 32000,
    alors aller à BOUCLE

   Si ce programme est en RAM ST et que nous essayons de le faire tourner à 16 MHz, les conflits avec la vidéo vont nous engendrer quantité de cycles d'attente, bien que les instructions exécutées soient 32000 fois les mêmes. Mais une antémémoire permet de garder dans une RAM spéciale les valeurs que vous lisez ou écrivez dans la RAM ST, ainsi que leurs adresses. Bien sûr, Si vous avez 4 Mo de RAM ST et 16 ko d'antémémoire, vous ne pouvez pas espérer tout y caser. Il a donc fallu adopter une règle d'occupation des précieux octets de l'antémémoire.

   On utilise habituellement la règle de l'accès le plus récent chaque fois que vous accédez à une nouvelle adresse, celle ayant été accédée le plus longtemps auparavant est éliminée et recouverte par la nouvelle valeur.

   Reprenons donc le programme ci-dessus sur une machine 16 MHz dotée de RAM ST à 8 MHz et d'une antémémoire. A présent, lorsque nous lisons les instructions de la boucle la première fois, elles sont lues dans la RAM ST avec la lenteur impo sée par celle-ci, et sont à la fois exécutées par le 68000 et stockées dans l'antémémoire, accompagnées d'une étiquette indiquant leur adresse. Lorsque nous exécutons la dernière instruction ("aller à BOUCLE"), le 68000 engendre une adresse que 'antémémoire détecte c'est une vieille connaissance, elle correspond à des octets qui sont dans sa RAM Du coup, c'est le contrôleur d'antémémoire qui répond et non la RAM ST. Ainsi, le 68000 n'a plus à attendre les octets de la RAM ST.

   Les antémémoires peuvent être une bonne ou une mauvaise solution, cela dépend du programme que vous exécutez. Si celui-ci contient une boucle tenant intégralement dans sa RAM, celle-ci peut être remplie durant le premier passage dans la boucle, et les itérations suivantes en bénéficient. Si le programme folâtre de saut en branchement, l'antémémoire n'a jamais réellement l'occasion de remplir son rôle, cari 6 ko sont vite remplis, et il faut faire de la place pour les adresses suivantes.

   Mon expérience personnelle confirme ces explications. J'ai un clone de PC tournant à 8 MHz comme le ST. J'y ai monté un accélérateur doté d'un 80386 à 16 MHz et de 16 ko d'antémémoire. J'ai découvert en l'utilisant que certaines opérations s'en trouvent accélérées tandis que d'autres y sont insensibles. Les petites boucles sont propulsées à toute allure, tandis que les gros programmes n'en retirent rien. Les benchmarks disent que la machine est 17 fois plus rapide qu'avant. C'est ridicule, ce n'est pas l'impression en ressortant à l'usage. Toutefois, les benchmarks se trouvent être précisément de petites boucles rapides, sur lesquelles l'antémémoire marche bien. D'où le chiffre mirifique. J'ai utilisé également des clones à base de 386 à 16 MHz dotés d'une RAM rapide, sans cycle d'attente (pas besoin d'antémémoire, par conséquent). Eh bien, la machine fonçait dans tout ce qu'elle faisait!

   Impossible de lire le répertoire craché par un DIR tant cela va vite rien à voir avec mon clone modifié.

Conception, pas sabotage

   Une méthode, pour faire une carte 68030, est de mettre un 68030 et une petite antémémoire (16 ko) sur un circuit imprimé. Ainsi, vous aurez de bons résultats aux benchmarks (très important, en particulier pour la pub : même si, dans des applications réelles, vous n'allez pas huit fois plus vite que le vieux ST, un benchmark claironnant un gain de 800% est bon pour la pub). Mais cela ne me tentait guère : c'est que j'avais jadis acheté des accélérateurs à antémémoire pour diverses machines. J'ai même acheté un accélérateur pour ST, doté d'un 68000 à 16 MHz et de 16 ko d'antémémoire. Des benchmarks sans signification les créditaient d'une vitesse double de celle du ST. Mais pour ce que j'en faisais (développement de logiciels), l'accélération obtenue était vraiment minime. C'était un accélérateur fantôme tantôt il répondait, tantôt il disparaissait. En moyenne, les programmes que je tenais pour significatifs obtenaient 50% d'accélération, comme pour une horloge à 12 MHz. Or, des mégahertz, j'en avais acheté 16, moi! Refaire ce bricolage ne m'intéressait donc guère.

   Du coup, je commençais à réfléchir aux moyens de bien faire les choses. Je passais beaucoup de temps à me demander comment éviter que les circuits vidéo ne drainent la bande passante de la RAM ST. Je n'en trouvais aucun. Pendant ce temps, je voyais l'industrie évoluer autour de moi tandis qu'apparaissaient des ordinateur dotés de processeurs plus rapides et de capacités mémoires plus grandes.

Notre propre RAM

   A ce moment, une pensée me vint pourquoi ne pas tout simplement ajouter de la mémoire au ST ? Ajoutons-y une mémoire interdite d'accès à ces satanés circuits vidéo, de façon à ce qu'elle ne soit pas réduite à 8 MHz de bande passante et qu'elle puisse tourner aussi vite que possible. Tant qu'on y est, organisons cette mémoire sur une "largeur" supérieure à celle du ST. Sur le ST, quand vous accédez à une adresse mémoire, vous lisez un mot à la fois, soit 16 bits ou deux octets. Moi, je voulais que ma mémoire m'envoie des longs mots de 32 bits (4 octets). Accéder à 4 octets consécutifs ne prend alors plus qu'un seul cycle d'accès mémoire au lieu de deux, ce qui économise des cycles d'horloge et se répercute aussi sur les cycles de précharge et de rafraîchissement de la RAM dynamique [NdT : voir à ce propos l'article "DRAMS" paru dans ST Mag 54, page 76]. Quant au CPU, il fallait que ce soit un 68030, pour des raisons de vitesse à tout le moins. Le 68000 n'est pas disponible en version plus rapide que 16 MHz, et d'ailleurs, 16 MHz ne constituent plus la pointe de la technologie aujourd'hui (bien qu'une véritable architecture à 16 MHz soit très rapide). Le 68030 était disponible en versions 16,25,33, 40 et 50 MHz, ce qui me plaisait bien je voulais une accélération suffisante pour m'arracher les oreilles.

   Après avoir pris la décision d'ajouter de la mémoire, il fallait en fixer le type. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, même par rapport à seulement deux ans auparavant : la RAM dynamique est bon marché, elle est disponible en paquet familial. La RAM statique est ruineuse et ne se vend que par petit pot. Nous choisîmes donc la RAM dynamique, malgré les problèmes qu'elle ajoutait pour la conception, car elle permettait de réduire le prix de vente de la carte.

   Cette RAM rapide nous donnait plusieurs avantages. D'abord, un programme chargé dans cette RAM tournerait très vite. Les conflits mémoires seraient réduits à zéro, ce qui est, nous l'avons vu, très important. Et il travaillerait sur 4 octets à la fois. Il pourrait tirer parti du mode "turbo" du 68030, appelé mode "burst" [NDLR : ou "en rafales" en français], dans lequel le 68030 lit des séries de mots consécutifs bien plus vite qu'en mode normal. Utiliser ce mode impose une conception spéciale de la carte, mais c'était faisable. Philosophiquement enfin, les utilisateurs de ST ayant besoin de davantage de RAM me décidèrent! Nous avons déjà dépassé le stade où 4 Mo de RAM étaient un espace si vaste que l'on ne pouvait rêver de le remplir. Certains utilitaires, comme celui de Codehead, permettent d'installer en mémoire autant d'accessoires que vous voulez. Des "switchers" vous offrent de passer instantanément d'un programme déjà chargé en mémoire à un autre. Les sons numérisés sont vraiment à l'étroit (ce sont de vrais goinfres à RAM). Les programmes de PAO trouvent aisément l'usage de RAM suplémentaire, surtout ceux utilisant des images numérisées... Et en dressant ainsi la liste de ce dont les gens avaient besoin, je concluais que je devais fournir davantage de vitesse et de RAM.

   Nous fixâmes donc la RAM à 8 Mo (eh oui !, deux fois plus que n'en offre le haut de la gamme ST !), sous forme de connecteurs standard SIMM. Comme beaucoup de gens peuvent trouver facilement des barrettes SIMM chez leurs revendeurs, nous n'avons pas voulu imposer les nôtres et ajouter notre marge. Nous pouvons toujours vous en fournir si vous le voulez, mais tous les magazines informatiques regorgent d'annonces pour des barrettes SIMM. Mais attention, ces 8 Mo s'ajoutent aux 4 Mo déjà installables dans le ST. Ils n'en prennent pas la place. Vous aboutissez donc à une machine à 68030 et à 12 Mo de RAM. Ce qui est une puissance très honorable. Aller au-delà de 8 Mo ne nous a pas semblé prudent. Tout d'abord, il y a des problèmes d'adressage mémoire. L'agencement des zones mémoires du ST devient délicat vers la barrière des 14 Mo. Ensuite, nous ne voulions pas solliciter l'alimentation du ST trop fortement. Enfin, 12 Mo semblent sacrément confortables pour la quasi-totalité des gens! Mon Mac II en a 8 et je suis rarement à court de mémoire. Si nous tombons sur des forcenés de la mémoire voulant à tout prix utiliser des SIMM de 4 Mo, une modification mineure de la carte devrait leur donner satisfaction, à condition qu'ils écrivent des programmes vraiment intéressants! Cela leur donnerait 32 + 4 Mo, ce qui devrait suffire à tout le monde. Sinon, qu'ils aillent acheter un Cray comme Apple.

   Cette RAM rapide, nous l'avons vu, est spéciale. Les circuits vidéo n'y ont pas accès. Rien ne vient interférer avec le 68030. D'où le nom de fastRAM que nous lui avons donné. Un programme chargé en fastRAM résoudra vos problèmes avant que vous ne les ayez exposés, tant il s'exécutera vite ! Les 4 Mo de la RAM ST demeureront parfaitement utilisables. Mais bien sûr, ils sont lents, la vidéo les limitant à 8 MHz. Vous ne devriez pas les utiliser à moins d'en avoir explicitement besoin - par exemple, si un programme a été écrit par quelqu'un supposant que la RAM du ST ne pourrait jamais dépasser 4 Mo, chose rare. Tous les accès disque et vidéo doivent se faire au travers de la RAM ST. Mais cela ne présente guère de problème, même pour moi qui doit écrire le logiciel faisant marcher tout ceci ! En fait, la vidéo est toujours attachée directement à la RAM ST, et si vous essayez d'écrire un bloc de données du disque vers la fastRAM, le bloc sera d'abord lu du disque et écrit en RAM ST, puis transféré (et sacrément vite !) en fastRAM. L'écriture sur disque utilise le mécanisme inverse le bloc est transféré de la fastRAM vers la RAM ST puis écrit sur disque. La vitesse du 68030 est telle qu'en dépit de ce transfert, les performances du disque n'en souffrent pas. Je ne pourrais le supporter, d'ailleurs. Sachez que je suis un fanatique de la rapidité des accès disques depuis que j'ai écrit le formateur Twister.

Connecteur d'extension

   La carte SST est dotée d'un connecteur d'extension de bonne qualité pour permettre d'y brancher une carte supplémentaire. Car je ne suis pas satisfait d'avoir a me contenter de la vidéo du ST.

   J'aimerais (j'aimerais même beaucoup) avoir une meilleure résolution, du genre Super-VGA. Avec tous les efforts de R&D, dans le monde IBM PC, contribuant à réduire les coûts, il semble scandaleux de ne pas tirer profit de ces circuits vidéo bon marché et d'excellente qualité...

   Je suis par ailleurs convaincu de l'utilité des connecteurs d'extension, et nous avons l'intention de publier les spécifications de notre connecteur pour les gens voulant l'utiliser. Il ne s'agit pas d'un connecteur "réduit" ou "basse vitesse", mais d'un accès direct aux bus de données, d'adresse et de contrôle du 68030, plus quelques autres signaux dont vous pourriez avoir besoin. Si vous développez, et Si vous voulez utiliser des processeurs puissants, vous allez pouvoir vous amuser avec la SST.

Compatibilité avec le ST

   La SST originale fut bien sûr conçue pour le Mega ST. Nous devions bien commencer quelque part, et tous les membres de l'équipe de développement avaient un Mega I Toutefois, aux USA, seul un faible pourcentage d'utilisateurs de ST possède un Mega, et nous n'avons pas l'intention de renoncer à un marché aux USA ou en Europe. Nous pouvons donc vous assurer que des versions pour 520 et 1040 ST sont en chantier. Mais je dois préciser qu'elles seront délicates, car franchement, 8 Mo de SIMM prennent de la place et dégagent de la chaleur (ni le 520, ni le 1040 n'ont de ventilateur, et les pannes d'origine thermique sont légion en informatique, tous les vieux routards le savent) (NdT :exact, défaillance ou absence de ventilateur m'ont déjà mis en panne un disque dur de 1040 et une station Unix).

   Une technique, dont on m'a parlé plusieurs fois, consiste à placer le 520 dans le boîtier d'un clone PC, en laissant le dessus du ST ouvert, et à introduire ensuite la SST avec des supports 64 broches en guise d'écarteurs. Cela marche et laisse la chaleur se dissiper. Digression pour bidouilleurs vous pouvez, si vous le souhaitez, utiliser un clavier externe de PC en le connectant à l'un des divers adaptateurs du marché. Les boîtiers de clones permettent de plus un montage aisé des disques durs et d'alimentations très répandues. Une "alim" de 65 watts pour clone suffit amplement. N'exagérez pas sa puissance, sinon votre "alim" ne sera pas assez chargée pour que sa régulation à découpage fonctionne correctement! Ma collection de disques durs tient actuellement dans deux boîtiers de clones. Fin de la digression.

   Le 1040 est plus délicat encore. Il y a un certain nombre d'agencements de cartes mères en circulation pour les 1040, dont une avec le 68000 directement sous le clavier! Impossible pour celle-là d'y loger la SST. Sous réserve, nous devrions logiquement proposer un petit câble allant de la carte SST au socle du 68000, de façon à pouvoir installer la carte même dans ces cas.

Compatibilité logicielle

   Pour être franc, nous espérons atteindre le même niveau de compatibilité que le TT, qui est d'environ 80%. Mais je dois avouer que je garde une carte dans la manche. Durant le développement du Spectre, j'ai appris quelques trucs particulièrement vicieux, pour corriger des logiciels Mac qui plantaient de façon vraiment bizarre, et il se trouve que la cause principale de plantage sur le TT se rapproche beaucoup d'une des bogues du Spectre que j'ai corrigée. je travaille actuellement sur un programme réparant les erreurs causées par certains dysfonctionnements logiciels, et qui, je le souhaite, permettra à beaucoup de programmes qui ne tournaient pas sur le SST de s'exécuter proprement. Si~ cela marche aussi bien que je l'espère, je pourrais le livrer avec le SST et en sortir une version pour le TT. Ce programme antiplantage est issu d'une de ces idées semblant parfaitement évidente lorsqu'on y songe et où il est clair que la solution sera efficace. Je me réfère à mes cinq ans d'expérience à faire fonctionner des programmes Mac sur du matériel non Apple.

   J'espère bien que l'antiplantage marchera également sur le TT. Il y a déjà beaucoup trop de programmes pour ST seulement, ne fonctionnant pas sur le TT, et qui ne seront jamais mis à jour, et si je peux les corriger par un programme a mettre dans le dossier AUTO, je le ferai. L'expérience acquise sur le Mac, après l'effort ardu de correction de certains logiciels, fait que le concept est parfaitement clair dans ma tête et je n'entrevois aucun problème. Le 68000 et le 68030 sont en effet très compatibles, et la plupart des programmes ne plantent sur TT que pour des raisons ridiculement minimes. Il ne restera plus alors que les programmes, qui suivent Si peu les règles élémentaires qu'ils plantent pour des raisons plus profondes, et continueront, hélas!, à planter.

   Une petite recommandation en passant, qui s'applique à l'achat d'un accélérateur quel qu'il soit. Beaucoup de logiciels sont protégés contre la copie par des techniques basées sur une cadence fixe et connue de l'horloge du microprocesseur, et défaillants si le processeur devient plus rapide. De même, il est difficile de charger un quelconque utilitaire antiplantage depuis une disquette autoboot (Hmmm... Peut-être devrais-je mettre ce programme dans les ROMs de la SST ?). Donc, prudence, monter un accélérateur non débrayant peut signifier devoir renoncer à vos jeux et logiciels protégés.

Installation

   Installer la SST est simple. Vous devez prendre les précautions antistatiques habituelles (pas de chaussures, pas de vêtements synthétiques, pas de tapis en laine, pas de copine aux longs cheveux longuement brossés...). Enlevez votre 68000 de son socle. Pour cela, coupez les broches à l'aide d'une pince pointue spéciale (celle de Tandy est parfaite, en limant un peu ses bords extérieurs, on arrive à la glisser partout!), puis dessoudez les morceaux de broches à l'aide d'une pompe à dessouder et d'un fer à souder.

   Ensuite, inspectez la carte du ST à l'endroit du 68000 et vérifiez l'absence de bavures de soudure faisant court-circuit et de pistes endommagées. Employez une loupe et un bon éclairage. Cette phase est cruciale.

   Puis insérez dans la carte du ST le support à 64 broches fourni. Nous vous donnons même un 68000 de rechange pour le cas où vous voudriez revenir à un ST normal (ou le revendre sans la SST). Soudez le support. Vérifiez comme auparavant.

   Mettez le nombre de barrettes SIMM que vous désirez dans les emplacements fastRAM de la SST. La largeur du bus du SST est de 32 bits, vous devez donc insérer 4 barrettes à la fois (0, 4 ou 8). Je vous recommande au moins 4 barrettes, toute la carte est conçue pour tirer parti de cette fastRAM.

   Bien que l'on puisse constater un gain de performance dû au seul 68030 sans fastRAM, la carte n'atteint ses performances réelles qu'avec ses barrettes.

   Enfin, mettez la carte dans le connecteur 64 broches et branchez le câble d'alimentation. Vérifiez que vous n'avez pas inséré en sautant une broche, et mettez sous tension.

Et l'antémémoire?

   Non, pas d'antémémoire spécifique dans la SST. Nous avons longuement réfléchi. Nous avons conclu que disposer de 4 ou 8 Mo de fastRAM était mieux que d'avoir une petite antémémoire de vitesse équivalente. J'avoue ne pas tout comprendre quant aux chronogrammes des DRAM, mais George m'assure qu'en mode "burst", notre montage surclasse même une antémémoire haute vitesse. Mais rassurez-vous, il y a quand même une antémémoire dans la SST à l'intérieur du 68030 se trouvent 256 octets dédiés à cet usage pour chacun des bus de données et d'instructions. Donc, Si vous exécutez une boucle serrée tenant dans ces 256 octets, votre 68030 aura la vitesse foudroyante typique des antémémoire. Et en dehors de ces boucles, le 68030 ira chercher ses instructions en mode "burst", assurant la vitesse de débit maximale entre le processeur et la RAM.

Compatibilité?

   A notre grande surprise, bien après que les "specs" de la SST aient été fixées et que George ait commencé sa conception matérielle, noue entendîmes parler du TT. Le TT et la SST ont en commun quelques caractéristiques très intéressantes I D'abord, tous deux emploient un 68030. Le TT est doté d'un 68030 à 32 MHz, la SST utilise un processeur à 33 MHz (si vous le commandez, nous offrons aussi la version 16 MHz et envisageons les versions 25 et 40 MHz). Un malheureux mégahertz de plus ou de moins n'importera guère. Mais le TT utilise aussi de la fastRAM! Voire de la fastRAM à l'intérieur du TT, quand il apparut enfin, me rassura. Et - c'était quasiment inévitable - il y avait un cavalier pour sélectionner le mode "burst" I Ce qui m'avait rassuré et conforté, c'était de voir que les ingénieurs d'Atari s'étaient penchés sur les mêmes problèmes et avaient apporté des solutions identiques.

   Le TT n'utilise d'ailleurs pas d'antémémoire autre que celle intégrée au 68030, laquelle, à en juger par ses performances, est largement suffisante. Mais après nous être penchés sur le TT en détail, nous avons découvert des points communs plus étonnants encore. Je le répète, la SST était en chantier quand le TT sortit. Or, les adresses de la fastRAM étaient les mêmes! Nous avions choisi notre adresse de début de la fastRAM plus ou moins au hasard, cela nous apparaissait comme un bon endroit pour mettre un décodage d'adresse. Et là, hasard irréel, c'était la même que celle du TT! Cela signifie que les logiciels développés spécifiquement pour le TT marcheront sur la SST, et la réciproque est très probablement vraie. Nos tests préliminaires nous donnent bon espoir. Beaucoup de choses fonctionnent déjà, et nous pouvons facilement changer les quelques détails qui manquent encore pour rendre la compatibilité totale.

Le test

   Enfin, le Grand Jour arriva.

   Il y a un programme très populaire pour le Mac appelé Speedometer, mesurant les performances de la machine. C'est encore un de ces benchmarks stupides, me direz-vous, mais celui-là est très connu. Bon. Nous avons donc chargé Spectre 3.1 (pas 3.0,3.11) dans la SST. La version 3.1 contient des optimisations spécifiques au TT et à la SST. Par exemple, il s'arrange pour travailler en fastRAM, pas en RAM ST. C'est assez délicat et exige de remapper la mémoire à l'aide de la MMU du 68030. Nous fîmes ensuite tourner Speedometer sous l'émulateur Spectre. Lequel nous annonça que nous étions plus rapides que le Mac Ici. Or le Mac lîci est le second Mac le plus rapide de chez Apple, c'est une machine à 25 MHz avec toutes sortes de gadgets que seul surpasse le très coûteux Mac lIfx à 40 MHz. A ce stade, j'ai bien envie de déballer mon sac à clichés les fenêtres s'ouvrant et se fermant en un éclair, les menus apparaissant instantanément, les documents reformatés en un clin d'oeil, etc. Bref, ça fonçait.

   Certes, le mode émulation Mac nous donne un avantage, car les Mac à base de 68020 sont sortis depuis suffisamment de temps, pour que tous les logiciels Mac tournent en utilisant le jeu d'instructions et les ressources du 68030, compatibilité ascendante oblige. Mais même en mode ST (pourtant limité; sauf exception, au jeu d'instructions du 68000), ce que j'ai vu m'a impressionné. En particulier, le changement de taille des fenêtres se fait instantanément. On ne voit plus l'écran se redessiner, ce qui montre que cette opération est faite le temps d'un balayage vertical, soit bien plus vite qu'avant.

   Encore quelques petits réglages à faire - que je ne révélerai pas ici, car mes concurrents lisent mes articles - pour faire encore gagner un peu de vitesse à la SST, et je la lance dans la course.

Traduction et adaptation: Password


Date de création : 16/02/2015 : 09:04
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